Les Grands Principes des GFCE
Sauvegarder les écosystèmes forestiers
Préserver des forêts privées des pratiques destructrices et intensives, en rachetant des parcelles forestières pour y pratiquer une gestion vertueuse et respectueuse du territoire, des paysages, des populations et des écosystèmes : la futaie irrégulière et la SMCC préconisée par Pro silva font partie des deux méthodes retenues (plus de détails plus bas).
Valoriser le bois en circuit-court
Les GFCE participent à l’économie de leur territoire en valorisant les bois issus des coupes auprès d’acteurs locaux (régionaux tout au plus). Les GFCE prouvent qu’il est possible d’avoir un modèle économique viable, en rémunérant un forestier de manière juste, en appliquant une sylviculture douce, proche du territoire et de ses habitant(e)s.
Adopter un système démocratique
Chaque associé(e) du GFCE possède une voix lors des votes ou des élections, pour pouvoir contribuer aux décisions stratégiques. Ces dernières sont toutes sujettes à une délibération collective et sont adoptées à la majorité des deux tiers ou à 50% lors des Assemblées Générales. Certains GFCE pratiquent même le principe "1 personne, 1 voix".
Impliquer les citoyens locaux
Les GFCE participent à l’économie de leur territoire en valorisant les bois issus des coupes auprès d’acteurs locaux (régionaux tout au plus). Les GFCE prouvent qu’il est possible d’avoir un modèle économique viable, en rémunérant un forestier de manière juste, en appliquant une sylviculture douce, proche du territoire et de ses habitant(e)s.
Un peu d'histoire
2003 : Lulu du Morvan passe à l'action
Lassée de voir les forêts de feuillus du Morvan victimes de coupes rases et remplacées par des plantations de résineux, Lucienne Haese lance le Groupement Forestier pour la Sauvegarde des Feuillus du Morvan (GFSFM) en 2003. Elle réunit l’épargne de citoyen(ne)s locaux et rachète des forêts du Morvan (Bourgogne) pour les soustraire aux pratiques destructrices de certains acteurs. Leur priorité : sauvegarder la forêt feuillue du Morvan et les forêts diversifiées.
Aujourd’hui, le GFSFM c’est 1200 associé(e)s et plus de 400 Ha de forêts achetées et gérées en Sylviculture Mélangée à Couvert Continu (SMCC). Ils précisent sur leur site que "l'achat de parts dans le Groupement ne doit pas être considéré comme un placement financier. Le GFSFM ne garantissant aucun rendement ni aucune plus-value, mais simplement le plaisir de participer à une action citoyenne pour la forêt".
C’est le tout premier GFCE qui voit le jour en France. Deux autres se sont lancés depuis dans le Morvan pour adresser la même problématique de front et en réseau.
Avenir Forêt : le premier GFCE "professionnel"
Pierre Demougeot et Susanne Braun, deux ingénieurs forestiers de métier, sont les co-fondateurs et les co-gérants d’Avenir Forêt, le plus grand GFCE de France avec 1.000 Ha de forêt et 300 associés. Forts de l’expérience du Groupement Forestier pour la Sauvegarde des Feuillus du Morvan, ils ont professionnalisé le modèle afin d’en faciliter la gestion et le développement. Créé en 2013, tous deux vivent depuis plusieurs années de la gestion des forêts du Groupement, prouvant ainsi que le modèle GFCE permet de vivre d'une gestion vertueuse de la forêt, dans le respect des écosystèmes.
Avoir des forestiers à la gérance des GFCE présente de nombreux avantages comme l'internalisation du pilotage des activités sylvicoles, la capacité à faire des estimations justes des biens forestiers sur le marché, et une plus grande confiance des associé(e)s
D’autres GFCE se sont créés depuis sur ce même modèle, c’est le cas des GFCE du Turfu, Green Forest et de Mielikki. Lancés par des forestiers ou des étudiants forestiers, l’ambition de ces derniers est d’atteindre un modèle économique viable et pérenne en pratiquant de la SMCC dans les forêts achetées. Chez Forêts Partagées, nous croyons en ce modèle et souhaitons accompagner d'autres forestiers à se lancer dans l'aventure.
La naissance d'Info GFCE
En 2020, Emmanuel Repérant, co-fondateur du GFCE Lu Picatau et Pierre Demougeot, co-fondateur et co-gérant du GFCE Avenir Forêt, décident de mettre en ligne un “wiki” - une base de connaissances en open-source, pour aider les citoyens et citoyennes à lancer leur propre GFCE sur leur territoire. Ils sont rapidement rejoints par d'autres gérants et associés de GFCE et bénéficient du soutien du Réseau pour les Alternatives Forestières.
Parmi les 26 GFCE existants, plus de la moitié se sont lancés dans les trois dernières années (2021-2024), grâce notamment à cet outil évolutif qui recense les éléments essentiels à la création et au développement d’un GFCE. En plus du “wiki”, le Groupe de Travail Info GFCE anime la communauté en continu et organise chaque année, les rencontres du foncier forestier pour rassembler les gérant(e)s de GFCE.
C'est ce Groupe de Travail qui est devenu l'association Forêts Partagées en 2024.
Faire évoluer les pratiques et les mentalités
Les GFCE sont par nature, des structures ancrées dans un écosystème local. Certains à l’échelle d'un département (Avenir Forêt en Corrèze), d'autres à l'échelle d'un massif (Green Forest dans le Vercors), voire à l’échelle d’un village (L’Escurau à Saint-Pierre-de-Frugie) ou d'une rivière (Troncs Communs et les rives de la Bourne). Les GFCE permettent de :
- sensibiliser activement les associés du GFCE (majoritairement locaux) qui apprennent en participant aux activités en forêt et qui contribuent aux décisions stratégiques ;
- offrir des perspectives de vente responsable à des propriétaires forestiers souhaitant se séparer de leurs forêts sans les faire tomber entre de mauvaises mains ;
- mettre la lumière sur une sylviculture douce, respectueuse des paysages et économiquement viable, pour avertir les élu(e)s de collectivités locales ;
- faire de la pédagogie auprès des Entrepreneurs de Travaux Forestiers (ETF) à travers un cahier des charges exigeant en terme de respect des écosystèmes.
Un GFCE arrivé à maturité a des effets vertueux sur l'évolution des pratiques de la filière bois, et permet aussi une meilleure perception de cette dernière par les habitants.
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